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L’odysée d’Heliodoros Panopolios

L’Odyssée d’Heliodoros Panopolios

par Marco Temprano, S1Fra

En 1350 avant J-C, dans un village de Péloponnèse (partie de la Grèce actuelle), vivait un homme avec sa douce femme et son jeune fils. L’homme s’appelait Heliodoros Panopolios, mais on le surnommait « Heli le brave. » C’était un homme de taille moyenne aux cheveux bruns et aux yeux verts ; un vert très vif, presque aussi vif que lui. Il était très vaillant mais sa mémoire était parfois défaillante. Il vivait avec sa fidèle petite famille dans une agréable maisonnette qu’il avait construite. Et devant la merveille de bois s’étendait un grand champ de blé fleurissant qu’Aphraïde, sa bien aimée femme, aussi douce que le miel, avait cultivé. Leur fils nommé Parmenides élevait des moutons. Ils vivaient une vie paisible et à chaque fois ils se disaient : « Si j’ai eu une vie antérieure, je doute qu’elle fut plus charmante que celle ci... » Un jour, ils allèrent se promener dans leur champ de blé.

« Aaah...Si j’ai eu une vie antérieure, je doute qu’elle fut plus agréable que celle ci ! s’exclama le jeune Parmenides. - Eh bien, je vois que mon fils est bien optimiste ! » Lui dit Heliodoros. Après ces mots, les deux se regardèrent, et rirent, en tapotant l’épaule de l’autre. Mais soudain, un cri assourdissant retentit du fond de l’immense jardin, près des buissons. C’est alors qu’Heliodoros intervint : « Mais qui peut bien crier comme ça ?

-  Ca ressemble au cri d’une femme, oui c’est ça ! confirma son fils. - Aphraïde, ma fidèle bien aimée, es-ce toi qui vient de pousser cet abominable cri ? » interrogea Heliodoros. Sur ces paroles, il se tourna et vit qu’Aphraïde n’était plus là. Affolé et inquiet de cette étrange disparition, il courut chercher sa femme. Elle était pourtant bien avec lui lorsqu’ils sortirent de la maison pour se promener dans leur champ ! Il regarda dans la maison, mais aucune trace d’elle. Il s’avança vers le fond du champ et il vit alors quelque chose d’inoubliable, d’épouvantable. Devant lui se tenait une femme allongée sur le sol. Elle avait une chevelure rousse en boucles, un teint clair et les yeux fermés ; Heliodoros comprit que ses yeux étaient fermés à tout jamais. Le malheureux s’agenouilla par terre, et éclata en sanglots, ainsi que son fils qui finit par penser que s’il eut une vie antérieure, elle aurait sûrement été plus plaisante que celle qu’il vivait ! Mais il vit à côté du corps une trace de pas, une autre, et encore une autre... Heliodoros fut intrigué par ces traces, elles étaient certainement celles de l’assassin qui avait tué sa femme. Il les suivit et arriva au pied d’un grand chêne. Il franchit l’arbre mais ne voyait plus de traces de pas. Seulement qu’il vit les responsables de la mort d’Aphraïde. Des horribles créatures de trois mètres à la peau verdâtre, les yeux rougeâtres qui ressortent et les dents pointues avec des filets de sang entre elles avaient envahi le village natal d’Heliodoros. Tout humain était devenu esclave. Heliodoros courut chercher son fils, qui, lui, était entrain d’enterrer le cadavre de sa chère mère, qui s’était occupé de lui avec tendresse durant de longues années de joie. « Parmenides ! Viens vite voir ! lança Heliodoros d’un ton fort et pressé.

-  Mais qu’est-ce qu’il y a encore ? Moi je ne veux plus de morts ! » Rétorqua son fils. Ils suivirent les traces, franchirent le chêne et s’accroupirent derrière un large arbuste. Une de ces horribles créatures de trois mètres passa devant eux, mais ne les vit pas. Sur son passage il laissa tomber une petite feuille de papier. Heliodoros attendit qu’aucun monstre ne regardait dans la direction de l’arbuste, et s’avança d’un pas rapide et discret vers la feuille ; il la ramassa et regagna l’arbuste en douceur. Ils jetèrent un œil sur le papier et lurent ceci :

ORDRE DU GRAND CHEF Dégradez en esclaves tous les habitants de la surface de la terre. Ne pas revenir à mon château sans avoir conquis au moins deux mille kilomètres carrés. Le château a changé d’emplacement. Pour y parvenir, il faut parcourir mille deux cent quatre-vingt-deux kilomètres vers le sud sans se tourner vers le nord. Après avoir lu le parchemin, Heliodoros se gratta la nuque et poussa un long soupir. Il rentra à sa petite merveille de bois accompagné par son fils. Il prit un sac rempli de pommes, d’oranges et de blé ainsi qu’un arc à flèches qu’il avait fabriqué. Il déclara à son fils : « Sois courageux et fuit nos ennemis. Adieu mon fils. » Heliodoros l’embrassa sur le front et commença à marcher vers le sud, sa boussole à la main, décidé à rencontrer ce « Grand Chef. » Il était persuadé qu’il allait mourir en chemin, et que même s’il atteignait le château, il périrait dedans. Mais il voulait trouver une réponse à cette étrange invasion. Trois semaines plus tard, il arriva dans un village encore libre. Il prit un cheval et continua vers le sud.

Il arriva au bout de Péloponnèse, au bord de la mer. Jusque là il s’était nourri de viandes de bêtes qu’il avait chassées et il lui restait encore beaucoup de fruits. Il paya donc un petit navire en oranges. Durant ce trajet jusqu’au port, il avait du ne jamais se tourner vers le nord, et Heliodoros avait enduré cette dure épreuve à l’aide de sa boussole. Il devait continuer à suivre cette imposante règle, mais sur un bateau et dans la mer méditerranée. La première semaine en mer se déroula bien car ses eaux bleues restèrent calmes. A chaque sommeil, Heliodoros à l’âme endurante se couchait, la tête vers le nord, mais le regard vers le sud. Et lorsqu’il se réveillait, après une douce nuit de rêve et de fantaisie, il reprenait sa route vers le sud. De temps à autre il pêchait thon ou carpe. Ainsi se passèrent les deux premières semaines. Un jour, durant la troisième semaine, Heliodoros était en train de pêcher. Il leva les yeux vers le ciel et pensa à voix haute : « Quel magnifique crépuscule ! » Car dans l’horizon, quelques clairs nuages cachaient à moitié un grand soleil orange qui éclairait faiblement un ciel devenu violet. Mais subitement, des nuages gris commencèrent è envahir tout le ciel, jusqu’à ce que ce beau soleil rond disparût dans les nuages. Le niveau de la mer commençait à monter, puis à descendre...C’était plutôt de grandes vagues qui se formaient en grandissant, et puis claquaient en se déformant. Une de ces vagues fracassa contre la coque du bateau en formant un trou qui laissait passer toute l’eau dedans. Le navire coula et Heliodoros se trouva seul, en mer, entre toutes ces vagues. La tempête se calma vite et il commença à nager vers une île en vue. Il ne le savait pas, mais son valeureux instinct était entrain de le guider vers le sud. Il y arriva le lendemain. Au milieu de la petite île, il y avait un petit village aux mille parfums. Il raconta l’invasion des monstres et ce qui l’avait amené chez eux. Ils lui donnèrent à manger et de nouveaux vêtements. Après une longue sieste, il voulut se remettre en route vers le sud ; mais comment allait-il traverser les mers ? « Sûrement pas en nageant ! » Se dit-il. C’est alors que le chef du village ajouta : « Puisque nous pensons que ta quête est juste, nous voulons t’aider... Peut-être qu’un navire rempli de provisions te serait utile ?

-  Je vous remercie infiniment ! Soyez bénis ! remercia Heliodoros. » Avant son départ, une jeune femme s’approcha de lui et lui tendit un petit flacon. Elle lui dit : « Tiens. Garde ceci sur toi durant ton séjour. N’en bois pas, a part si ton cœur en ressent le besoin. » Sans vraiment comprendre, il prit le flacon, le mit dans sa poche et remercia la jeune femme.

Il se remit en route vers le château du Grand Chef. Après avoir navigué quelques mois, il arriva en côte, celle de la Libye. Ce n’était plus mer et vagues à affronter mais c’était désert et dunes de sable. Pendant une longue année, il marcha, galopa en chameau, affronta le sable et la sécheresse...Il n’avait qu’une seule chose en tête, quelque chose qu’il passerait toute sa vie à la chercher s’il le fallait : le château de son pire ennemi, le Grand Chef. Voilà q’une année était presque passée et il ne lui restait plus qu’une figue. Il s’arrêta et dégusta lentement le succulent fruit. Lorsqu’il l’eut terminée, il fit un premier pas pour reprendre sa route, un deuxième ; et il vit devant lui un immense château. Il faisait nuit et le ciel était orageux. Heliodoros s’avança vers le sombre palais ; mais il heurta son pied contre quelque chose. Il s’aperçu que s’était une marche que la brume avait cachée. Il s’aperçu aussi que les marches étaient des squelettes ! Tout à coup, son cœur se mit à battre très vite, et spontanément sa main s’approcha de sa poche, se glissa dedans, et retira un petit flacon rouge. Heliodoros bu le contenu de cette petite fiole. Un long sabre tranchant apparut dans sa main droite et la fiole disparut. Il monta ces marches hostiles. Il arriva dans une première salle. Elle était colossale. Il passa par plusieurs autres salles du même type, jusqu’à ce qu’il en vît une qui était moins sombre, avec un peu de lumière. Il courut vers elle ; et à peine fut-il rentré qu’il sentit une pointe toucher son cou. Il demeura immobile, tourna les yeux et vît une de ces horribles créatures à la peau verdâtre pointer une lance sur sa nuque. D’un geste rapide et habile, le brave Heliodoros se retourna et trancha en deux la lance du monstre. A son tour, il mit son sabre en direction de l’épaule du monstre. « Où est ton maître, infâme créature ? » lança le brave humain d’un ton victorieux. A peine eut-il prononcé ces mots, qu’une créature de quatre mètres le bouscula.

« Mais je suis ici ! cria le grand chef. - Voilà des années que je cherche ce château pour vous trouver ! Vous et vos satanées bêtes avez tué ma femme et envahi mon village ! Pourquoi tout ceci ? s’exclama Heliodoros, énervé. - Comment oses-tu me parler ainsi ? Hadès, grand maître des enfers, nous a libérés. C’est pour cela que nous sommes venus ici, à la surface de la terre. Il n’y a que moi que peut les faire redescendre en enfer, ceux qui ont tué ta femme. » Sur ces derniers mots Heliodoros eut une idée. Mais s’était très risqué. Son sabre aux mains, il courut vers le cruel chef. Il essaya de lui couper les jambes, parce qu’avec une pareille taille, s’était la seule partie du corps qu’il pouvait atteindre. Mais lorsqu’il était assez près du monstre pour frapper son coup, cet impitoyable maître le projeta en arrière d’un coup de bras, comme un balai aurait balayé une poussière sur le sol. Heliodoros souffrait mais n’avait rien de cassé. Quand son adversaire eut le dos tourné, il recourut vers lui, et en arrivant latéralement au monstre, il sauta, et d’un geste brusque, lui trancha les jambes. Il pointa ensuite son long sabre vers sa gorge ; en le menaçant de mort. Ce dernier, vaincu, dit : « Je ne désirerai encore souffrire. Par pitié, épargne-moi ! »

Heliodoros, rayonnant, répondit : « Je te laisse en vie si toi et tes troupes retournez en enfer, le sinistre centre de la terre. - D’accord, je donne l’ordre. » signala le grand chef. Il poussa alors un hurlement sournois. C’était ce cri, tellement espéré par Heliodoros et si craint par les monstres qui durent à présent retourner dans les entrailles de la terre. Heliodoros retourna chez lui, dans son village, qui redevenu un joyeux endroit. Il retrouva son fils qui avait fuit les monstres avec un courage extraordinaire et les deux vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours.

Fin