Zadig de Voltaire,

par Roxani DIVARIS et Viviane DIMITRIOU

Zadig, conte de Voltaire a beaucoup diverti les hommes du XVIIIème siècle. Pourtant n’y a-t-il pas dans cette œuvre un fond plus sérieux et plus « philosophique » ? Zadig apparaît d’abord comme un conte merveilleux. Il contient également des critiques sérieuses. Nous allons analyser ce conte sous deux aspects : 1.Zadig : conte traditionnel 2.Zadig : conte philosophique.

CONTE TRADITIONNEL

Voltaire a rédigé Zadig sous la forme d’un conte traditionnel. Ce genre littéraire était très en vogue au XVIIème siècle. Il s’agit d’un récit bref, imaginaire et plaisant à lire ce qui facilitera la diffusion du message qu’il veut faire parvenir. Il commence son récit à la manière des contes : « du temps du roi Moabdar, il y avait à Babylone, un jeune homme nommé Zadig.... » et le termine par une fin heureuse : « ils se marièrent et furent heureux. ». D’autres aspects nous rappellent les contes, Voltaire situe l’action dans des lieux exotiques, à Babylone et en Egypte. En effet, nous sommes dans une période orientaliste particulièrement appréciée au XVIIIème siècle qui incitera le lecteur. C’est l’époque des récits de voyage en Perse et aux Indes Orientales de Chardin et de la traduction française par Galland des Milles et Une Nuits. Un bon exemple de cette catégorie de contes est le conte des mille et une nuits. Une autre caractéristique du conte employée dans Zadig est le merveilleux. Qui consiste souvent à expliquer l’inexplicable ou à aider l’écrivain à relier deux situations difficiles comme l’ange gardien à la fin du conte qui sauve le héros dans un moment de désespoir,. Voltaire manipule le hasard pour changer le déroulement du conte. Les condition morale, économique et sociale du héro peuvent changer soudainement et de manière inattendue. Dans les contes, les personnages sont déterminés à l’avance par l’écrivain et sont donc des marionnettes qui ont toutes un rôle ????? particulier dans l’histoire, par exemple :le héro est toujours gentil et subit les méchancetés des autres. Zadig est donc bien un conte traditionnel, il en a la forme et la syntaxe et pourrait n’être lu que comme tel.

CONTE PHILOSOPHIQUE

Ce conte cache néanmoins un récit philosophique sous-jacent. Voltaire a rédigé ce récit philosophique sous la forme d’un conte pour deux raisons, nous sommes au XVIIIème siècle, l’exotisme a beaucoup de succès et c’est une manière d’attirer le lecteur. C’était également la seule manière pour lui d’échapper à la censure organisée par le pouvoir politique et religieux contre ceux qui attaquent la religion ou l’autorité du roi. Voltaire a lui-même connu l’emprisonnement et l’exil et ce sont ces pratiques en France qu’il condamne à travers les injustices subies par Zadig. L’objet du récit philosophique est donc la satire des institutions et de la justice. Voltaire condamne la monarchie absolue, dans Zadig les grands rois se comportent comme Louis XIV, (ex. Noabodar). Voltaire fait un parallèle entre la monarchie absolue française et les monarchies orientales qu’il décrit dans son conte. En France, la Justice est immoralement appliquée, dans Zadig, les juges orientaux ont mal utilisé leur pouvoir judiciaire pour se partager l’argent de Zadig qui a été incarcéré plusieurs fois de manière arbitraire. Voltaire, à travers ce conte condamne aussi l’Eglise que l’on devine sous l’apparence de la religion orientale et de la manière dont les prêtres condamnèrent injustement Zadig. Zadig tenta de mettre sur pied une politique plus juste aussi bien à la cour du Moabdar à Babylone qu’en Egypte où il réussit à abolir la coutume barbare « le bûcher des veuves ». Cela lui attira la haine des prêtres qui le feront condamner à mort.

CONCLUSION

Déguisé sous les traits d’un conte, Zadig est un récit philosophique dont le but est de faire passer un message politique contre le despotisme de l’Eglise et de la Monarchie. C’est sous la forme narrative du conte que Voltaire illustre ses idées et qu’il tente d’atteindre un très large public et d’ »éclairer » ses lecteurs sur les excès, les vices et le despotisme.